Traverser une perte d’emploi

« Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était, et aie confiance en ce qui sera. »

Bouddha

Traverser une perte d’emploi : comprendre, rebondir et reprendre le contrôle

Perdre un emploi est l’une des expériences les plus déstabilisantes dans une carrière.
Au-delà des impacts financiers, c’est toute une identité professionnelle, un rythme, une appartenance et parfois même une estime de soi qui vacillent. Pourtant, même si cette période peut sembler difficile, elle peut également être une étape de transformation profonde — un moment où l’on réévalue ses besoins, ses talents et ses aspirations pour construire la suite avec plus de sens.

Dans cet article, nous allons explorer les différentes phases émotionnelles d’une perte d’emploi, comprendre pourquoi elles sont naturelles, et découvrir comment les traverser avec clarté et résilience.

Perdre son emploi, c’est un véritable chamboulement, tant sur le plan professionnel que personnel. C’est souvent une période pleine de questions, où les doutes et les remises en question s’invitent, avec parfois la peur de l’avenir qui s’installe. En parler autour de soi peut être compliqué, parce qu’on n’a pas toujours envie de montrer qu’on se sent vulnérable, ou de laisser ce sentiment d’échec prendre le dessus.

On a souvent envie de se remettre tout de suite dans la course à l’emploi, comme si chaque minute comptait, par peur de « perdre du temps » ou de rester inactif trop longtemps. Cette pression — parfois extérieure, parfois intérieure — pousse à agir vite, à envoyer des candidatures avant même d’avoir retrouvé un minimum de stabilité. Pourtant, se précipiter alors que l’on est encore fragilisé peut faire plus de mal que de bien. Le stress, la fatigue ou le flou émotionnel finissent par se ressentir, notamment lors des entretiens.

Mais avant de foncer tête baissée, il est important de réaliser que se précipiter alors qu’on est encore fragile peut faire plus de mal que de bien. Le stress ou le flou peuvent vite se faire sentir lors des entretiens.

Et si cette période était, au contraire, l’occasion pour se reconstruire, retrouver son équilibre et repartir du bon pied ?

Quand tout bascule : s’appuyer sur la courbe du deuil pour retrouver son équilibre

Perdre son emploi, c’est une véritable rupture, un avant/après qui secoue autant sur le plan personnel que professionnel. Et comme toute perte, elle s’accompagne d’émotions fortes, parfois déroutantes.
Elisabeth Kübler-Ross a décrit ce processus à travers la courbe du deuil, un modèle qui aide à comprendre ce que l’on traverse lors d’un changement majeur. On y retrouve différentes étapes : le déni, la colère, la tristesse, puis progressivement l’acceptation. Tenter d’ignorer ces émotions ou de « tenir le coup » coûte que coûte ne fait que prolonger la souffrance.
Au contraire, les reconnaître, les accueillir et les nommer permet de retrouver un peu de clarté intérieure.
C’est en comprenant ce qui se passe en soi que l’on peut commencer à se stabiliser, à reprendre son souffle et à se préparer à avancer vers la suite.

Comprendre ce que l’on traverse émotionnellement est un premier pas essentiel. Une fois cette boussole en main, on réalise qu’il n’est pas nécessaire — ni même souhaitable — de repartir immédiatement à pleine vitesse. Avant de penser démarches, CV ou entretiens, il y a une étape souvent négligée, mais fondamentale : celle de reprendre son souffle.

C’est là qu’intervient la première phase du rebond.

1. Prendre le temps d’atterrir : une étape essentielle

Avant de repartir à toute vitesse dans la recherche d’un nouveau poste, il est essentiel de laisser retomber la poussière.
Prendre un temps de pause, ce n’est pas renoncer. Ce n’est pas de la faiblesse. C’est une manière de reprendre des forces, de respirer et de retrouver une base solide.

Ce moment peut servir à :

• reconnaître les émotions présentes sans les minimiser ;
• retrouver un rythme plus doux ;
• prendre soin de soi, physiquement et mentalement ;
• remettre de l’ordre dans ses pensées.

C’est souvent lorsque l’on crée un espace intérieur plus calme que les idées s’éclaircissent.

2. Retrouver de la clarté : ce que vous voulez vraiment

Quand on est encore dans le choc ou la déception, on a tendance à accepter n’importe quelle opportunité “pour vite sortir de cette situation”. Mais ce réflexe peut mener à un nouveau poste qui ne correspond pas, et à une nouvelle frustration.

Au contraire, cette période peut devenir un moment idéal pour :

• revisiter ce qui vous a plu dans vos expériences passées ;
• identifier ce que vous ne voulez plus ;
• reconnaître vos forces réelles ;
• réévaluer vos besoins : sécurité, sens, ambiance, progression, équilibre de vie…

Se poser ces questions sans pression permet de repartir vers quelque chose de plus aligné et plus durable.

3. Apaiser le sentiment d’échec : comprendre ce qui se joue

Une perte d’emploi ne définit pas votre valeur, ni vos compétences, ni votre avenir.
Beaucoup de personnes confondent événement et identité. Pourtant :

Vous n’êtes pas votre poste.
Vous n’êtes pas votre CV.
Vous n’êtes pas ce qui vient de vous arriver.

Vous êtes un ensemble de compétences, d’expériences, de réussites, d’apprentissages — et aucun licenciement ne vous enlève cela.
Reprendre confiance, c’est aussi se rappeler que la valeur professionnelle ne disparaît pas avec la perte d’un contrat.

4. Transformer cette transition en opportunité

Peu à peu, une énergie nouvelle apparaît. Cette période devient alors un espace pour :

• mettre à jour ses compétences ou se former ;
• explorer une nouvelle orientation ;
• se reconnecter à ce qui donne du sens ;
• identifier des environnements de travail plus adaptés ;
• réfléchir à un projet professionnel plus aligné.

C’est souvent dans ces moments de remise en question que naissent des décisions qui transforment une carrière.

5. Rebondir avec plus de force et de conscience

Lorsqu’on a retrouvé un équilibre et une vision plus claire, la recherche d’emploi n’a plus la même couleur.
On avance avec plus de recul, plus de confiance, et une meilleure compréhension de ses besoins.

Ce changement intérieur se ressent dans les entretiens :
la posture est plus solide, le discours plus authentique, l’énergie plus posée.
Les recruteurs perçoivent cette maturité, cette cohérence, cette envie réelle — et cela fait la différence.

6. Une transition qui prépare un nouveau chapitre

Ce que vous traversez aujourd’hui n’est pas une fin, mais une étape.
Un passage parfois inconfortable, oui, mais aussi une opportunité de réajuster son chemin, d’ouvrir de nouvelles portes et de se réinventer.

La perte d’emploi peut devenir :

• un moment de recentrage,
• un levier de transformation,
• une chance de repartir sur des bases plus saines,
• une occasion de se reconnecter à soi.

Vous n’êtes pas en train de reculer.
Vous êtes en train de vous réorienter.

Et la suite peut être plus solide, plus alignée et plus lumineuse que ce que vous imaginez aujourd’hui.